Réemploi, collecte, tri : 6 défis à relever dans les territoires

#collecte#hors foyer
En plus de 30 ans de collaboration, les collectivités locales et Citeo ont installé le tri dans le quotidien des Français et développé le recyclage. Aujourd'hui, elles doivent relever 6 grands défis pour aller encore plus loin dans la réduction des impacts de notre production et de consommation. On fait le point.

#1. Collecter tous les emballages et papiers au domicile…

25%

C'est la part des emballages et papiers qui se retrouvent par erreur dans les ordures ménagères

54kg

par an et par habitant, c'est le poids que représentent ces emballages et papiers non triés

98 % des Français peuvent trier tous leurs emballages et papiers. C’est une avancée majeure qui permet de trier plus, mais pas encore tout !
En effet, on sait qu’il y a encore 25 % d’emballages et de papiers dans les ordures ménagères des foyers français. En moyenne, c'est 54 kg de matières qui échappent encore au tri. Un phénomène qui entraîne mécaniquement une baisse des performances de recyclage, mais que deux leviers pourraient limiter.

Premier levier : le passage de la collecte en apport volontaire, en substitution ou en complément de la collecte en porte-à-porte. Déployée dans de bonnes conditions, on constate que ce modèle entraîne une meilleure qualité du geste de tri, un coût moindre pour les collectivités, et un meilleur bilan carbone dû à la massification des collectes. Elle est en outre bien perçue par les habitants qui apprécient la place libérée à leur domicile, dans les parties communes de leur immeuble et dans l’espace public (pas de bacs sur les trottoirs) ou ses effets sur la circulation (moins de camions).

Second levier : la collecte séparée en apport volontaire des cartons. Avec l’explosion de la vente à distance, ce sont aujourd'hui 800 000 tonnes de ces emballages qui finissent dans les ordures ménagères. Parmi les problématiques (et challenges) posés par ce boom des emballages en carton :

  • Vu leur nombre, ils remplissent rapidement les bacs jaunes,
  • Leur densité peut engendrer des dysfonctionnements des systèmes de compaction des camions de collecte et perturber le process des centres de tri.

À l’inverse, la collecte séparée en apport volontaire permet de capter les cartons de gros volumes et libère de l’espace dans les bacs afin de collecter d’autres emballages. On estime que ce dispositif permettra à terme de capter 20 % des cartons encore présents dans les ordures en zones urbaines, soit 3,2 kg/an/habitant.

Au Grésivaudan, la collecte sélective fait sa révolution

29 communes et… 13 couleurs de bacs, 2 schémas de collecte et 2 modes de collecte différents ! Quand la Communauté de communes située en Isère fait face à la nécessité d’harmoniser les règles de tri, elle décide de passer d’une collecte en porte à porte à une collecte de proximité, avec une séparation du fibreux et non-fibreux, ainsi qu’une collecte robotisée. Une évolution soutenue par une importante campagne de communication auprès des habitants.

👉 Pour aller plus loin  :

#2. … et aussi hors du domicile !

47%

des déchets que l'on trouve dans les corbeilles de rues sont des emballages et des papiers

55 000

tonnes, c'est la quantité qui pourrait être recyclée, à terme, avec la généralisation de la collecte sur l'espace public 

Nous consommons de plus en plus hors de notre domicile : dans la rue, les parcs et jardins, les plages, etc. Canettes, bouteilles, papiers et boîtes de sandwichs, les emballages issus de cette consommation doivent être triés. Mais aujourd’hui, 5% seulement de l’espace public est doté d’équipements de tri.
Depuis plusieurs années, Citeo développe une expertise et un accompagnement pour permettre aux habitants et visiteurs de passage, de trier sur les lieux de consommation nomade et ainsi capter davantage les emballages en dehors du domicile. Objectif ? Permettre la continuité du geste de tri n'importe où, n'importe quand !
La loi accélère cette transformation car elle fixe un objectif de généralisation de la collecte séparée dans l’espace public d'ici au 1er janvier 2025. 

Le tri investit l'espace public à Caen-la-mer

Centres-villes, zones touristiques, parcs et jardins, à proximité d’écoles… c’est dans tous ces endroits stratégiques, marqués par une forte fréquentation, que la Communauté urbaine de Caen-la-mer a décidé de déployer près de 500 corbeilles bi-flux.
Résultat ? Des flux collectés de très bonne qualité et des tonnages au-delà des objectifs, grâce notamment à l’importance accordée à la sensibilisation auprès des habitants et des agents et partenaires des 8 communes concernées.

👉 Pour aller plus loin :

#3. Améliorer la performance des centres de tri pour booster le recyclage

La simplification du geste de tri, qui a vu arriver de nouveaux emballages en plastique dans le bac jaune qui n’étaient jusqu’ici pas recyclés, nécessite des évolutions industrielles. Les centres de tri se modernisent pour adapter leurs process, mieux identifier les types d’emballages et papiers, assurer un suivi optimum de la qualité de ces matières et développer l’automatisation pour mieux les préparer au recyclage.
Cette modernisation du parc des centres de tri se réalise au moyen d’un effort d’investissement des collectivités locales et de Citeo. Elle a débuté en 2015 et s’achèvera avec la mise en service des derniers centres modernisés en 2025. Il reste encore des challenges à relever, comme la production des flux développement rigide (celui qui part ensuite dans les centres de surtri) et souple, dont les filières de recyclage vont voir le jour d’ici 2025/2026.

En 2023, 40 centres de tri ont été sélectionnés pour 12 millions d’euros de financement, suite à un appel à projets pour s’adapter à cette évolution. L’appel à projets 2024 porte lui sur l’amélioration : du taux de captage des matériaux, du niveau de qualité des matières triées et de la sécurité de l'activité dans les centres de tri.

À Vert-le-Grand, les capacités de tri font « x6 » 

17,2 millions d’euros pour passer d’une capacité de 14 000 à… 90 000 tonnes triées par an. C’est l’investissement réalisé par le Centre Intégré de Traitement des Déchets de Vert-le-Grand (91), qui traite l’ensemble de la collecte sélective des 915 000 habitants de 37 communes de l’Essonne.
Comment ? En se dotant d’une seconde ligne de tri de 55 000 T/an et en modernisant sa première ligne originelle. Désormais, les refus de tri sont "surtriés" via l'intelligence artificielle grâce à un système robotisé permettant d’assurer la sécurité des opérateurs de tri et d’éviter la perte trop importante d’emballages et de papiers.

#4. Accélérer le déploiement de la tarification incitative

7

millions de Français concernés par la tarification incitative

40 %

d’ordures ménagères en moins grâce à ce système de "facture déchets"

D’année en année, la tarification incitative des déchets convainc toujours plus de territoires. Et pour de très bonnes raisons :

  • Selon un rapport récent de la Cour des comptes, sa mise en place permet de réduire en moyenne de 40 % la quantité d’ordures ménagères résiduelles ;
  • Elle est d’autre part plus économique pour les collectivités, le coût moyen de gestion des déchets étant de 12 % en deçà de la moyenne dans les territoires ayant recours à la tarification incitative ;
  • Enfin, elle est plébiscitée par 70 % des habitants qui apprécient notamment de voir leur facture d’ordures ménagères de 15 % à 30 % moins élevée que s’ils ne triaient pas.

Reste que, pour réussir, la tarification incitative exige de remplir plusieurs conditions, selon les équipes de Citeo qui accompagnent les collectivités. C’est d’abord un projet conséquent à l’échelle de chaque territoire. Son déploiement nécessite en moyenne cinq ans et ne peut se faire sans un engagement fort sur le plan politique, fiscal, technique, juridique et financier.
Au-delà des équipements nécessaires, il réclame aussi une large concertation avec les usagers ou leurs représentants, beaucoup de communication et de pédagogie ainsi que des phases de test avec facturation à blanc avant sa généralisation.
Pour accélérer le développement de la tarification incitative, Citeo se mobilise pour faire évoluer son cadre législatif et réglementaire dans les prochaines années.
 

Dans l’Ain, trier plus, dépenser moins 

Réunions de groupes utilisateurs, présence sur les marchés et foires, publication d’un magazine, facturation à blanc… le syndicat SMIDOM Veyle Saône (01) n’a pas lésiné sur la communication quand ses 445 habitants sont passés à la tarification incitative. 
Près de 10 ans plus tard, les ordures ménagères ont diminué de 57 % et la collecte des emballages a été multipliée par deux. Une équation financière gagnante pour le territoire, synonyme de 276 000 € d’économies récurrentes par an.

#5. Lutter contre les déchets abandonnés pour préserver notre environnement

517

Conventions déchets abandonnés signées entre Citeo x des collectivités locales

55

millions d'euros alloués par Citeo pour financer des plans de lutte contre les déchets abandonnés

Les déchets abandonnés polluent notre environnement et sont un véritable fléau pour la biodiversité. Qu'ils soient laissés dans la nature de manière volontaire ou par négligence, les déchets abandonnés constituent une pollution visuelle et environnementale, dont on mesure de mieux en mieux les effets négatifs : perte de biodiversité, impacts sanitaires, dégradation du cadre de vie et incidences économiques pour les collectivités qui doivent les nettoyer.
Les déchets abandonnés dans la nature se concentrent notamment dans les zones touristiques et plus particulièrement les littoraux et les espaces montagneux. Citeo se mobilise sur ce thème depuis plusieurs années, à l’image de l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé en 2021 avec plusieurs partenaires qui a permis de soutenir 18 initiatives menées par des collectivités ou des associations.

Pour aller plus loin, Citeo a créé une convention à destination des collectivités locales qui leur permet de bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien financier. Cette coopération est structurée autour du « Plan de lutte contre les déchets abandonnés » (PLDA) : ce plan regroupe l’ensemble des actions préventives et curatives ainsi que moyens que la collectivité souhaite mettre en place pour lutter contre les déchets abandonnés sur son territoire. Pour qu’il soit le plus efficace possible, Citeo recommande de le coconstruire avec les acteurs locaux concernés.

Enfin, face à l’augmentation, été comme hiver, des volumes de déchets abandonnés dans les zones de montagne, Citeo et plusieurs acteurs publics et privés ont signé en 2023 la « Charte Montagne sans déchet sauvage en 2030 » de l’association Mountain Riders qui vise à rendre vierge de toute pollution les montagnes d’ici à 2030, avec la coopération étroite des collectivités.

À Paris, des « Cafés Propreté » organisés entre agents et habitants

« On salit moins une rue si l'on connait réellement les personnes qui la nettoie. » C’est forte de cette conviction que la Ville de Paris a eu l’idée de faire se rencontrer agents de propreté et habitants. 
Durant quelques heures, les agents installent un stand dans la rue, échangent sur les enjeux de la propreté et partagent des conseils pratiques. Lancée fin 2023, cette expérimentation a déjà donné lieu à 10 opérations et remporté l’adhésion des agents.

#6. Développer le réemploi pour les citoyens et les restaurateurs

Tous les signaux sont au vert pour accélérer le développement du réemploi. La loi prévoit que la moitié de l’objectif de 20 % de la réduction des emballages plastiques à usage unique à atteindre d’ici 2025 le soit grâce au réemploi. De même, en 2027, 10% des emballages devront être réemployés.
Si le réemploi est avant tout l’affaire des industriels et des distributeurs vers lesquels Citeo mène de nombreuses actions, les collectivités peuvent elles aussi contribuer à son essor, par exemple en développant le réemploi pour leurs services de portage à domicile, ou en conduisant un projet auprès des restaurateurs et des commerces de bouche de leur territoire pour la restauration livrée ou à emporter.
Un appel à projet ouvert aux collectivités a d’ailleurs été lancé par Citeo et Adelphe l’an dernier sur ces deux leviers et un AMI est en cours incluant aussi un volet collecte pour les restaurateurs.

La Vendée : terre d'expérimentation pour le développement du réemploi 

Le syndicat de traitement des déchets ménagers et assimilés de la Vendée, Trivalis se lance dans le réemploi sur son territoire : achat de casiers pour bouteilles en verre réemployables consignées, communication départementale, définition d’un circuit logistique… sont par exemple financés avec le soutien de Citeo et de l’ADEME.
Trivalis encourage également le réemploi dans les campings grâce à des… boîtes à pizza réemployables. Achat d’un parc de contenants, financement du portage et du lavage… sont par exemple pris en charge par la collectivité pour une expérimentation à l’été 2024.
 

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