Réduire les emballages : la preuve par 9
Face aux enjeux environnementaux, aux exigences réglementaires et aux nouvelles attentes consommateurs, les distributeurs, marques et fabricants repensent les emballages. Focus sur 9 exemples d’emballages réduits, amincis, optimisés ou tout simplement supprimés pour tendre vers un impact le plus faible possible sur la planète, tout en assurant conservation et protection des produits.
1. Picard fait sauter l’assiette de ses crêpes
Picard a requestionné la présence de l'assiette en plastique sur laquelle ses crêpes sucrées vendues par 6 reposaient ; en effet après des tests, elle s'est révélée inutile : pas d’avantages consommateurs car l’assiette n’était pas micro-ondable, et pas d’utilité pour le produit car le sachet suffit à assurer sa protection et sa présentation. Résultat : 17 tonnes de plastique en moins par an. L'action d'écoconception sur cet emballage ne s'arrête pas là : le sachet plastique a été réduit pour s'ajuster à la taille du produit, et sa composition PET/PE a été remplacée par du monoPE. Le sachet est ainsi recyclable.
L'idée ? Challenger l’utilité de l’emballage. Picard a décidé de passer au crible tous les emballages de ses produits et interroge de manière systématique leur fonction. Cette action a notamment permis de supprimer une unité d’emballage inutile et d’économiser de la matière.
2. La barquette de salade traiteur s’allège de son couvercle
Bonduelle et Martinet proposent des salades en portions individuelles. Elles étaient jusqu’alors conçues avec 2 fermetures : un opercule en plastique transparent et un couvercle en plastique où figuraient les informations sur le produit. Puisque des études ont montré qu’il est très souvent consommé en une seule fois, les marques ont supprimé le couvercle jugé inutile. Les informations figurent désormais sur l’opercule. C'est 46 % de plastique en moins pour les produits Bonduelle.
L'idée ? Connaître les pratiques réelles de consommation pour remettre en question certaines fonctionnalités de l'emballage qui ne correspondraient à aucun besoin des consommateurs... ni du produit.
3. Sans fenêtres plastiques, les boites en carton s’ouvrent à l’écoconception
L'entreprise Würth vendait des vis dans des boites en carton munies d’une petite fenêtre en plastique qui permettaient de bien voir les vis. L’entreprise a supprimé cet élément. En effet, voir le produit n’avait pas d’impact suffisamment fort sur les choix d’achat des consommateurs par rapport aux bénéfices économiques et environnementaux recherchés. Résultat, un emballage monomatériau plus facile à recycler.
L'idée ? Remettre en question des choix d'emballage dont le coût environnemental est trop important par rapport à l'usage auquel il répond.
4. Des fruits & légumes « gravés » bio
Au 1er janvier 2022, la loi interdira la vente de fruits et légumes dans des emballages en plastique. Des acteurs de la grande distribution, comme Carrefour et Auchan ont déjà imaginé un moyen de s’en passer, notamment pour les fruits et légumes bio. Leur technique : la gravure d’informations au laser à même la peau et l’écorce !
L'idée ? Ici, c’est le produit qui porte l’information à la place de l’emballage qui doit disparaitre. Cette méthode permet de répondre aussi à une demande réglementaire qui impose de séparer les fruits et légumes bio de ceux cultivés en agriculture conventionnelle, sur les étals des supermarchés. Néanmoins, elle n’est pas applicable à tous les fruits et légumes, notamment les plus petits et fragiles.
5. Le vrac en force au rayon papeterie
Système U a lancé en septembre un nouveau rayon papeterie test dans 8 magasins. La nouveauté ? Les produits sont proposés sans emballages. Enveloppes, crayons, feutres… tout est vendu à l’unité. Les éléments d’information indispensables sur les produits, comme les codes-barres, sont imprimés directement dessus !
L'idée ? Transférer la fonction communication de l’emballage sur le produit lui-même ! Et si ce n’est pas suffisant pour transmettre aux consommateurs toutes les informations nécessaires, une petite réorganisation du rayon pourra être mise en place. Dans le cas de Système U, l'information figure par ailleurs dans des leaflets à disposition des clients au sein du rayon et sur le site internet magasins-u.
6. Des nettoyants passent en mode recharge
Ajax propose un flacon recharge de nettoyant vitres recyclable qui permet de réutiliser le pistolet du flacon spray. A la clé, une réduction de plastique de 34%.
L’idée ? Ajax propose 2 formats d’un même produit à ses consommateurs pour les inviter à réutiliser le pistolet du flacon. L’expérience consommateur ne change pas et le service rendu par le produit reste le même. Cette action permet de limiter l’emballage à usage unique et de réduire d’environ 1/3 le poids de l’emballage.
7. Quand l’étui des pots de yaourt ne cartonne plus
Depuis 2011, Danone a supprimé les étuis en carton de ses yaourts Activia et Taillefine vendus par 4. Chaque pot assure les fonctionnalités attendues de l’emballage supprimé (communication, informations nutritionnelles, conservation, transport…). Selon la marque, ce changement qui concerne une cinquantaine de produits permet d’éviter l’utilisation de 1 600 tonnes de carton, soit 2 500 tonnes de CO2.
L'idée ? Supprimer l’emballage de regroupement en reportant ses fonctionnalités sur les unités déjà présentes, ici les pots eux-mêmes !
8. Un flacon pas grand et intelligent pour les gels douche
En 2017, Yves Rocher lançait une version concentrée de gels douche 100 ml. Ils permettent de prendre 40 douches, autant que l’ancienne formule de 400 ml ! Ce produit plus compact permet d’utiliser 2 fois moins de plastique pour fabriquer son flacon, qui prend 5 fois moins de place pour être acheminé en magasin.
L’idée ? En parvenant à concentrer son produit pour le même nombre d’utilisations, la marque réduit l’emballage… et va plus loin en développant une valve qui délivre la dose de gel nécessaire pour une douche en une seule pression, et évite ainsi le gaspillage.
9. Des boites en carton épousent les jouets qu’ils emballent
A droite, l'ancienne boite, à gauche, la boite optimisée ! Quand il s’agit de jouets, plus un paquet est gros, plus il est désirable. Prenant ce principe à contre-pied Oxybul a mise en œuvre une série de changements sur les emballages de ses produits pour réduire leur impact sur la planète. Parmi les actions d’écoconception menées, l’ajustement des boites en carton au plus près des cubes qu’ils conditionnent.
L’idée ? Questionner le vide dans l’emballage et dégager des marges de réduction de sa taille et de la quantité de matière utilisée. La problématique concerne particulièrement le secteur du e-commerce en plein boom.