[FAQ] Réemploi : une solution pour réduire l’impact environnemental des emballages

#emballages#réemploi
Pour réduire les impacts de leur consommation sur la planète, les Français semblent prêts à adopter de nouvelles habitudes d’achat. Aujourd’hui, dans la perspective d'atteindre des objectifs ambitieux de réduction et de réemploi des emballages, distributeurs, marques, opérateurs, collectivités locales et start-ups cherchent des solutions pour imaginer de nouveaux emballages réemployables et des systèmes de vrac et de recharge. Qu’est-ce que le réemploi ? Peut-il se développer en France, et comment ? Pour quels bénéfices sur la planète ? Qui sont les acteurs du réemploi en France ? On vous dit tout.

Qu'est-ce que le réemploi des emballages ?

Il existe trois types de réemploi qui diffèrent en termes d’organisation pour le professionnel et le consommateur :

  • Le préemballé avec réemploi par le professionnel : Le consommateur achète le produit préemballé dans un emballage réemployable. Une fois le produit consommé, le consommateur rapporte son emballage qui sera pris en charge par un professionnel (transport, lavage et re-remplissage) ;
  • Le vrac avec réemploi par le professionnel ou par le consommateur : Le consommateur apporte ou achète son emballage propre en magasin puis le remplit. Il est ensuite amené à le laver pour le réutiliser de nouveau. Dans certains cas, l’emballage est pris en charge par le professionnel comme dans le cas du préemballé ;
  • L’emballage dit « parent » avec recharge et réemploi par le consommateur : L’emballage « parent » (un flacon de lessive par exemple) est rerempli à domicile par le consommateur à l’aide de recharges conçues pour. La recharge permet de remplir à nouveau un emballage "parent" avec un même produit, mais n’est pas conçue pour s’utiliser seule.

Quels sont les emballages qui sont réemployables aujourd'hui en France ?

Ce sont principalement les emballages en verre, et notamment les bouteilles, dans le cadre du préemballé. Les emballages réemployables sont principalement utilisés pour les boissons dans les cafés, hôtels et restaurants (CHR). Un secteur qui a toujours eu recours à ce système de gestion des emballages après usage.
Pour le circuit ménager, on trouve des bouteilles en verre réemployables principalement sur les marchés des boissons (bière, eaux, sodas). Mais d'autres segments de marché en France et en Europe développent les emballages réemployables (cosmétique, restauration nomade) et dans d'autres matériaux (plastique rigide, métal - barquettes en inox -  tissu pour l'e-commerce).

Combien d'emballages en verre sont réemployées chaque année ?

En 2017, 227 000 tonnes d'emballages en verre ont été réemployées en France : 220 000 tonnes pour le verre des cafés, hôtels et restaurants et 7 000 tonnes pour le verre utilisé par les ménages. En 2017, 552 millions de bouteilles en verre ont été réemployées (circuit des cafés, hôtels et restaurants et circuit ménager). Source, ADEME. 

Qu’est-ce qu’un emballage standard pour réemploi et quels sont les travaux menés par Citeo ?

Un emballage standard pour réemploi est un emballage qui est conçu pour être réemployé, c’est-à-dire qu’il :

  • répond aux exigences de robustesse et sécurité, essentielles à son utilisation ;
  • a la même forme, quelle que soit la marque qui l’utilise.

De plus, il est reconnaissable par le consommateur qui doit facilement le distinguer d’un emballage à usage unique pour effectuer le bon geste : retour en point de vente pour l’emballage en réemploi, tri dans le bac jaune pour l’emballage à usage unique.
Des gammes d’emballages standards pour le marché français sont en cours de définition pour 3 secteurs d’activité : restauration, boissons et produits frais. Disposer d’emballages réemployables standardisés permettra de nombreux avantages :

  • Regrouper les emballages afin d'optimiser les processus de retours, de tri, de lavage et logistique et ainsi améliorer le bilan économique et environnemental du réemploi ;
  • Créer un maillage territorial complet et améliorer le bilan environnemental des emballages ;
  • Faciliter l’accès de toutes les entreprises à une gamme d’emballages adaptée au réemploi, même ceux qui n’ont pas les moyens de les développer ;
  • Rendre le réemploi plus simple et compréhensible par les consommateurs, dont le geste de retour des emballages après usage des produits est indispensable.

Au printemps 2021, Citeo et ses partenaires ont mené des ateliers regroupant plus de 110 parties prenantes. Lors de ces réflexions, des matériaux et formats d’emballage ont été plébiscités par les industriels pour chacun des segments de marché étudiés. Pour les emballages en verre, des prototypes ont été réalisés et testés avec les partenaires verriers et des industriels. Ci-dessous, quelques précisions sur le calendrier de production des emballages approuvés. Pour les autres matériaux la R&D est toujours en cours. Les premiers emballages standards réemployables (30 millions d’unités !) seront disponibles dans les rayons à partir du printemps 2025 dans 4 régions de France. Elles vont permettre de tester sur le terrain, le dispositif mutualisé pensé par la démarche ReUse avant son déploiement à toute la France. En savoir plus.

Pour aller plus loin

Vers des emballages standards pour répondre aux défis du réemploi

#réemploi#emballages

Quels sont les acteurs qui proposent du réemploi en France ?

En France, plusieurs types d'acteurs proposent du réemploi aujourd'hui :

Côté grande distribution, plusieurs offres sont expérimentées. Voici quelques exemples de projets soutenus par Citeo :

  • La consigne pour réemploi est une coalition entre marques nationales (Coca Cola, Eckes Granini, Meteor, Lorina, Nestlé Waters), distributeurs (U Enseigne, Leclerc) et l’apporteur de solutions Petrel afin de réaliser une expérimentation dans 14 magasins. Une sélection de produits de grande consommation vendus dans les emballages réemployables est proposée.
  • Le projet Reduse (groupement Carrefour, Coca-Cola, Heineken) met en place une expérimentation similaire sur 3 régions (IDF, Nord et Sud Est) et couvre plus de 230 magasins de proximité, 40 hypermarchés et 20 hypermarchés à travers 7 à 9 références en liquide.
  • En parallèle, le groupement Carrefour travaille également au passage à l'échelle de son expérimentation LOOP dans 250 magasins (hyper, super et proxi) avec location de bornes de collecte.
  • Autre exemple, des barquettes en inox réemployables et consignées disponibles pour le frais (traiteur, boucherie, poissons, etc.) chez Leclerc (dans une centaine de magasins) et chez Coopérative U. Parmi les fournisseurs de solutions, Berny.

Des marques se lancent aussi dans le développement de leurs propres solutions réemployables, comme Décathlon pour ses commandes e-commerce.

La dynamique est forte également dans le secteur de la cosmétique. Exemple avec le projet collectif COVECO porté par Ibbeo depuis 2021. Il vise à développer une solution de réemploi dans le secteur de la cosmétique avec une solution de lavage des emballages en verre.
Deux groupements portés par les acteurs clés de la filière de la cosmétique se lancent également dans l'expérimentation d’un projet d’emballages réemployables consignés : La Rosée Cosmétiques, L’Oréal, Yves-Rocher, Aromazone, Melvita, Laboratoires SVR et Pierre Fabre sur des produits cosmétiques ; Clarins, Chanel et L’Oréal sur des produits cosmétiques de luxe.

Le réemploi s’invite également dans le e-commerce avec le développement de colis réemployables pour remplacer les colis à usage unique : 1,5 milliard de colis sont envoyés par an en France (Arcep, 2020). Les projets Hipli et Mobiuspack proposent des solutions de colis réemployables avec des emballages innovants et des plateformes de suivi et de mesures pour maximiser la performance économique et environnementale de la logistique circulaire des colis (expéditions, retours des colis…).

Des travaux sont également entrepris par des apporteurs de solutions et des marques nationales afin de développer des offres de vrac et les enrichir grâce à des solutions de réemploi. C’est le cas de Sysalp, qui opère sur la mise à disposition d’emballages réemployables à travers un automate de service ou du consortium DéfiVrac qui propose une solution de produits laitier frais semi-liquide en partenariat avec Bel, Danone, Lesieur et Famille Michaud. Les marques A-Derma, Ducray, Eluday, Klorane (Laboratoires Pierre Fabre), Mustela (Expanscience), Garancia, La Rosée Cosmétiques et le Laboratoire Bioderma (NAOS) ont décidé d’unir leurs forces pour proposer aux consommateurs une fontaine de vrac avec 15 produits iconiques proposés dans un flacon réutilisable de 500 ml, et dans 6 pharmacies parisiennes.

Le réseau Vrac et Réemploi recense l'offre de réemploi en France.

Dans le cadre de son Appel à projets Encore plus de réemploi, Citeo soutient 144 projets partout en France.

En savoir plus

« EncoRE plus de réemploi » : l’appel à projets qui booste le réemploi en France

#réemploi#appels à projets

Quelles sont les grandes étapes d'un dispositif de réemploi dans le circuit ménager ?

Ici, nous détaillons le dispositif adapté au réemploi pour les produits préemballés. Certaines étapes (notamment lavage et transport) n’ont pas lieu lors du réemploi réalisé par le consommateur, c’est-à-dire dans le cas de la recharge ou encore du vrac, quand le consommateur réemploie lui-même son emballage.

  1. Le conditionnement du produit dans des emballages conçus pour.
  2. le transport : cette étape de transport est effectuée par des camions idéalement en reverse logistique : les camions arrivent sur le point de vente avec des bouteilles pleines et en profitent pour prendre les bouteilles vides déconsignées afin de les ramener sur le site de lavage/re-remplissage. Cela permet de limiter les trajets des camions, et donc les émissions de gaz à effet de serre.
  3. la récupération de l'emballage après utilisation du produit par le consommateur. Il existe plusieurs possibilités :
    •    La collecte sur le lieu de vente (grandes et moyennes surfaces, boutiques ...) : le consommateur rapporte l'emballage là où il l'a acheté et le dépose à un collaborateur de l'enseigne ou dans une machine dite de « déconsignation », qui va permettre de collecter et stocker l'emballage avant son envoi sur le site de lavage/re-remplissage.
    •    La collecte au domicile : l’emballage est collecté au domicile du consommateur, comme dans le dispositif du fourgon : service d’achat principalement de boisson en emballages réemployables.
  4. le lavage : L'emballage réemployable est transporté dans une unité afin qu'il soit lavé et préparé pour être réemployé ou re-rempli. Cette unité est parfois externalisée, parfois mutualisée entre différents metteurs en marché.
  5. Retour au conditionnement et à la mise en vente.
Les étapes clés d'un circuit de réemploi (source Citeo).

La démarche ReUse initiée par Citeo pour construire un dispositif de réemploi pour les emballages alimentaires vendus en grandes et moyennes surfaces, aboutit à la boucle présentée ci-dessous en vidéo. Elle sera expérimentée dans 4 régions françaises début 2025 (voir article ci-après). 

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Le réemploi se déploie dans 4 régions françaises

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Le réemploi industriel, est-ce vraiment hygiénique ?

Une fois rapportés par le consommateur, les emballages vides sont traités par un système de lavage industriel avant d’être reconditionnés et remis en vente. L’étape de lavage est clé : en effet, pour que la boucle fonctionne, les emballages lavés doivent présenter les mêmes garanties que les emballages neufs. Dans leur process, les systèmes de lavage sont adaptés au matériau et à la forme de l’emballage. L’étape d'inspection est particulièrement importante et permet de détecter les anomalies :

  1. Physiques : présence de corps étrangers, intégrité de l’emballage (déformation ou microfissures) ;
  2. Microbiologiques : présence de bactéries ou reste d’allergènes après le lavage ;
  3. Esthétiques : présence de traces d’étiquettes, d’anneaux d’usure.

Lorsqu’une de ces anomalies est détectée l’emballage est écarté de la boucle de réemploi. Prenons un exemple. Pour que les bouteilles passent l'évaluation de l'inspectrice (c'est le nom de la machine !), elles doivent répondre aux mêmes exigences que celles des bouteilles neuves. Ensuite, elles doivent être :

  1. soit re-remplies tout de suite (comme chez la brasserie Météor en Alsace),
  2. soit séchées pour éviter le développement de moisissures et de micro-organismes, puis palettisées avec un film enveloppant pour être stockées et transportées (comme les bouteilles neuves).

Avec le réemploi par le consommateur, le lavage s’effectue au domicile. Dans ce cadre, d’autres enjeux sont à prendre en compte : sensibiliser les consommateurs pour laver correctement leurs emballages, pour le vrac, sensibiliser les distributeurs pour qu’ils contrôlent les emballages apportés sur leurs lieux de vente et cadrer la règlementation pour identifier la responsabilité de chacun.

Au moment de l'achat d'un emballage réemployable, le consommateur paie-t-il un montant de consigne (une somme qu'il récupère au moment où il le rapporte après consommation) ?

Non pas toujours. Les pratiques et les montants de consigne sont encore très disparates en France. Quand elle est appliquée, le montant de la consigne est généralement de 0,20 centimes d'euros pour une bouteille en verre réemployable. Pour les plats de la restauration nomade (hors du restaurant), la consigne peut être de plusieurs euros 4 euros. Pour le moment, il n'existe pas de réglementation encadrant les montants de consigne pour réemploi. On retiendra que la consigne est un des meilleurs leviers pour atteindre un taux de retour élevé des emballages, de l'ordre de 90%.

En Europe, quels sont les pays qui ont mis en place le réemploi ?

L' Allemagne a un objectif réglementaire national de 72% de bouteilles réemployées (bière, eau et jus) : c'est 22,5 millions de bouteilles en verre mises sur le marché chaque année et 5 millions de bouteilles en plastique PET. On trouve également des dispositifs de réemploi en Autriche, Belgique, Danemark, Estonie, Pays-Bas, Slovaquie, Slovénie et la Finlande (avec un taux de retour des bouteilles d'au moins 90%). Malte également s'est fixé un objectif de 70% d'emballages de boisson réemployables. Plus récemment, l’Espagne s’est dotée d’une trajectoire réemploi de 5% d’emballages ménagers réemployables en 2030 et 10% en 2035 avec, en 2030, un objectif spécifique pour les boissons d’avoir plus de 10% de bouteilles réemployables.

Dans quelle mesure le réemploi est-il une solution environnementale efficace ?

Les dispositifs de réemploi présentent, sous certaines conditions, un grand intérêt en termes de performance environnementale. Ces conditions sont connues pour les bouteilles en verre réemployables :

  • Maîtrise de la chaîne de valeur. Moins il y a d'acteurs différents, plus les coûts et les impacts peuvent être optimisés. Par exemple, la brasserie Météor maîtrise toute sa chaîne de valeur en organisant, en propre, son dispositif. Avoir un interlocuteur unique qui gère directement et coordonne les prestataires de transport et de lavage présente un avantage. A contrario, un prestataire de lavage ne pourra pas atteindre de grandes performances que s'il mobilise les autres acteurs de la chaîne, notamment : les lieux de récupération (GMS et points de vente) pour assurer un bon taux de retour (1er critère de performance environnementale), ou encore les metteurs en marché afin de garantir un emballage conçu pour réemploi, qui sera compatible avec l'outil de lavage (exemples : emballages suffisamment robustes pour éviter la casse, étiquettes se décollant bien au lavage ...).
  • Proximité des lieux de consommation, de lavage et de conditionnement : la distance entre les sites doit être optimisée. Une étude ADEME 2018 recommandait, à titre illustratif, une distance inférieure à 200-260 kms cumulés pour les bouteilles en verre (collecte>lavage + lavage>conditionnement). Ces distances peuvent être réduites car à la standardisation des emballages notamment, permettant à des bassins d’emballages d’être réemployés sur le même territoire.
  • Conception de l’emballage : prenons l'exemple de la bouteille. Il faut qu'elle soit suffisamment bien conçue (robustesse, étiquettes facilement décollables au lavage ...) pour avoir un nombre optimal de rotations. La brasserie Météor indique que ses bouteilles effectuent 23 rotations en moyenne et tournent pendant 6 ans ; c'est l'un des nombres de rotation les plus élevés. 
  • Engagement des consommateurs : Il faut que le taux de retour soit élevé pour que le système soit performant. Globalement, sur les dispositifs historiques existants, on observe des taux de retour élevés, supérieurs à 90%. 
  • Implication des distributeurs : indispensable pour faciliter le retour des emballages réemployés par le consommateur (machine de déconsignation, affichage de la consigne en rayon et/ou sur le ticket de caisse, etc.) et leur récupération par le transporteur (avec un lieu de stockage des bouteilles déconsignées adapté).
  • Organisation efficace de la récupération : avec notamment le procédé de reverse logistique : les camions arrivent sur le point de vente avec des bouteilles pleines et en profitent pour prendre les bouteilles vides déconsignées afin de les ramener sur le site de lavage/re-remplissage. Cela permet de limiter les trajets des camions. Par ailleurs, les points de récupération doivent être nombreux et intégrés au circuit de vente.
  • Procédé de lavage éco-performant : internalisé ou mutualisé entre plusieurs metteurs en marché. Certains dispositifs possèdent un système de récupération des eaux de lavage par exemple. 

Ces conditions sont nécessaires afin que le dispositif de réemploi puisse présenter un meilleur bilan environnemental global qu’un dispositif identique (même emballage, même lieu et mode de distribution et consommation) à usage unique pour recyclage.

Concrètement la performance environnementale du réemploi d'un emballage est-elle plus élevée que celle de l'usage unique ?

L’une des études de référence les plus récentes est celle de l’ADEME, Évaluation environnementale de la consigne pour réemploi des emballages en verre, éditée en juin 2023. Cette Analyse de Cycle de Vie met en évidence un avantage environnemental systématique de l’option réemployable des emballages en verre par rapport à l’option à usage unique en verre :

  • À partir de 2 à 4 utilisations ;
  • Quelle que soit la distance de transport dans la gamme étudiée (25 à 600 km entre site de remplissage et centre de distribution) ;
  • Pour l’ensemble des types d’emballages étudiés (bouteilles et pots), et pour une grande diversité de produits mis en marché.

L’ADEME a également publié une analyse en octobre 2018, portant sur l'étude de 10 dispositifs de réemploi d’emballages ménagers en verre (principalement bouteilles). On constate que, pour la majorité des dispositifs étudiés, la performance environnementale du verre réemployé est positive, au moins aussi bonne voire supérieure à celle du verre recyclé. 

Bien que plus ancienne encore, on peut également citer l'analyse réalisée en 2009 par Deroche Consultants. Elle vise à comparer le bilan environnemental de la bouteille en verre consigné « 75 cl Alsace » (dite bouteille « VK Alsace ») avec celui d'une bouteille à usage unique de même contenance (bouteille « Eco 75 ») destinée au recyclage. Les résultats comparés sont présentés ci-après. Les hypothèses pour réaliser l'ACV comparative sont les suivantes :

  • Un nombre de réutilisations de 20 (taux de retour par le consommateur de 95 %) ;
  • Des consommations d’énergie chez le verrier issues de moyennes européennes ;
  • Une distance de distribution moyenne (aller et retour) de 260 km ;
  • Des emballages de transport également consignés pour le verre consigné ;
  • Des poids palettes proches (12 % d’écart) ;
  • Un taux de recyclage du verre trié par le consommateur de 65 %.

Les résultats de l’étude montrent que tout au long de son cycle de vie, la bouteille remployée VK Alsace consomme 76% d’énergie en moins que la bouteille Eco75 recyclée et produit 79% moins de gaz à effet de serre. Les principaux « gains » environnementaux de la bouteille réemployée par rapport à la bouteille recyclé sont réalisés lors de l’étape de fabrication du verre (350 kg de CO2 produits pour 1 000 litres de bière vendus dans une bouteille à usage unique recyclée, contre ~25 kg de CO2 produits pour 1 000 litres de bière vendus dans une bouteille réemployable). 

Pourrait-on imaginer que tous les emballages soient réemployables ?

Tous les modes de consommation ne sont pas adaptés au réemploi. Par exemple, la consommation dite « nomade », c’est-à-dire hors du domicile, implique des lieux différents pour l'achat, la consommation et la fin de vie de l'emballage. Aussi, il est beaucoup plus difficile d'envisager le réemploi dans ce contexte. Par exemple : je prends le train, j'achète une bouteille d'eau en gare de Paris-Montparnasse, je termine ma consommation en arrivant à Nantes où il n’existe pas nécessairement de solution pour récupérer cet emballage et le renvoyer à Paris.

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