Circular Challenge : des projets novateurs d’économie circulaire en finale
Développer de nouveaux matériaux biosourcés et mieux recyclables
Issus de ressources naturelles renouvelables, réemployables, recyclables, compostables… l’innovation permet de faire émerger de nouveaux matériaux aux impacts réduits sur l’environnement.
Malengé Packaging, fabricant français d’emballages souples propose « Cycle Pack », un emballage composé de 97% de fibre cellulose et de 3% de barrière (résistance à la vapeur d’eau, l’oxygène, la graisse, aux huiles minérales) sans plastique, ni aluminium. Il est destiné au conditionnement de produits secs : Fruits secs, sucre, poudres alimentaires, préparations culinaires, chocolat, bonbons, biscuits. Cet emballage mono-matériau recyclable répond aux attentes des marques notamment pour leurs produits issus de l’agriculture biologique. 6 gammes de produits sont en cours de développement ; certaines sont déjà testées dans les magasins Biocoop.
Un nouveau matériau qui valoriserait les déchets alimentaires - dont 20% seulement sont valorisés aux Etats-Unis ? C’est le pari de l’américain Full Cycle Bioplastics (FCB), qui développe un plastique biosourcé (le PHA), fabriqué à base de déchets organiques (déchets alimentaires, rebuts agricoles, papiers et cartons souillés… etc.) grâce à l’action d’une bactérie naturelle. Le PHA est apte au contact alimentaire (label FDA aux USA, validation de l’Union européenne en cours) et compostable (Home et industriel, standards FDA et UE). Ce nouveau matériau d’emballage concurrence économiquement certains plastiques pétro-sourcés grâce à sa matière première peu coûteuse.
Réemployer les emballages des commerces, hôtels et restaurants
La start-up française Pandobac propose un service complet et connecté de gestion de bacs de conditionnement et de transport réutilisables pour les grossistes et leurs clients. Il permet de livrer les produits frais aux commerces, marchés, hôtels et restaurants pour remplacer les emballages à usage unique (cartons, cagettes en bois, boîtes en polystyrène, cagettes en plastique) habituellement utilisés. Une solution clé en main qui comprend la mise à disposition des bacs de transport réutilisables et recyclables en fin de vie, un service de lavage des bacs optimisé au plan environnemental, et une application web et mobile pour assurer le suivi et l’analyse de l’activité, limiter les pertes et optimiser les cycles de rotation des bacs.
Accompagner les citoyens vers le bon geste de tri
Accès au tri, connaissance des consignes de tri et des bénéfices du recyclage sont les principaux leviers pour faire trier les Français. Pour accompagner ce geste qui soulève parfois des doutes, la start-up Trizzy propose aux collectivités locales un « chatbot » (système de conversation virtuelle) à mettre en place sur leur site internet, réseaux sociaux ou application mobile. Il répond instantanément aux questions des habitants sur le tri des déchets (base de données de 1500 déchets), donne des conseils pour bien trier et informe sur les initiatives locales en matière d’économie circulaire (revente, don, réparation).
Une collecte moins chère grâce à des bacs de tri intelligents
Comment éviter que les points de tri ne débordent ? Quand cela se produit, les citoyens ne peuvent plus trier et les collectivités locales sont obligées de les vider rapidement, engageant des coûts supplémentaires. Le challenge est relevé par la start-up Blue Cloud qui propose un service pour détecter le niveau de remplissage des bacs de tri du verre (en porte à porte ou en apport volontaire) grâce à : des capteurs connectés avec une jauge de remplissage et un système de pesée utilisant des technologies infrarouges et ultrasons ; une plateforme de remontée de données en « cloud computing » (localisation, remplissage, poids).
Améliorer la qualité du tri des emballages et papiers
Pas de recyclage de qualité sans matériaux de qualité. Cela nécessite un tri performant, pas toujours simple à réaliser notamment pour les plastiques dont les caractéristiques sont très variées (forme, couleur, rigidité, flexibilité…) et les papiers (encres, colles, huiles minérales…) ; sans parler des indésirables qui peuvent se glisser dans le bac de tri (restes d’aliments, petits éléments divers). La société française Fotonower développe une technologie (reconnaissance d’images et intelligence artificielle) pour identifier la qualité des déchets et leur taux de contamination à travers : un service d’identification au moment de la vidange du bac par les camions à l’entrée du centre de tri, et pour les papiers, un autre service d’identification de la qualité qui s’appuie sur l’analyse de la surface des papiers collectés.
Développer et sécuriser le recyclage
Garantir un recyclage effectif et contrôlé est aussi un enjeu clé. Le brésilien New Hope Ecotech s’attaque à la problématique en proposant aux éco-organismes et aux metteurs en marché une plateforme qui permet de tracer les tonnes recyclées, certificat à l’appui. Elle permet aussi de financer directement des tonnes à recycler auprès d’un prestataire choisi (plus de 675 partenaires recycleurs référencés au Brésil et 10 au Chili). La technologie de traçabilité s’adapte également au dispositif de consigne des emballages.
Pour ANACAONA Community, il est aussi question de recyclage des emballages… et des produits ! L’entreprise apporte une réponse aux milliards de savons et gels douches qui finissent leur vie dans les poubelles des hôtels. Elle a développé une solution expérimentée en Haïti. Deux débouchés sont envisagés pour les savons : la création d’un savon recyclé donné aux enfants des bidonvilles d’Haïti et celle d’un second savon, surcyclé celui-ci (d’abord recyclé, puis raffiné avec des ingrédients locaux issus de l’agriculture biologique) à destination de magasins locaux et aux Etats-Unis. Les flacons en plastique de gels douches sont eux aussi triés et valorisés. Un projet qui permet le développement de l’emploi local et qui pourrait se concrétiser aussi en France avec l’hôtel Pullman Roissy CDG.
Recycler plus et mieux les emballages en plastique
Forme, couleurs compositions différentes expliquent la complexité du recyclage des emballages en plastique : si, en France, les bouteilles et flacons seules atteignent 58% de recyclage, les emballages en plastique au global plafonnent à 26,5%. L’entreprise américaine Digimarc a développé un système de traçabilité via un « tatouage » ou « filigrane numérique » intégré à l‘emballage en plastique (ou étiquettes ou manchons) : une fois arrivé en centre de tri, le filigrane permet de distinguer les plastiques à usage alimentaire des plastiques à usage non alimentaire, les différentes résines plastiques présentes dans les emballages (PET opaque, noir de carbone, films multicouches) ainsi que les fins de vie possibles (recyclage, compostage). Un système qui permet d’orienter l’emballage vers le bon flux et d’optimiser sa valorisation.
Dans les pays en développement, le recyclage des emballages en plastique est parfois inexistant ou peu structuré. La Côte d’Ivoire passe à la vitesse supérieure grâce au projet de Coliba : la création d’unité de revalorisation des bouteilles en plastique PET. Elle s’accompagne d’une solution pour les collecter : une plateforme web, mobile et SMS qui permet aux entreprises et aux ménages de commander une collecte de leurs bouteilles. Pour encourager l’initiative, ils reçoivent en échange des points qui peuvent être convertis en crédit mobile, internet ou bons d’achats alimentaires.
Et parce que les pays en développement font également face à un besoin croissant en énergie - une partie importante des habitants n’a pas accès au réseau électrique - l’association française EarthWake propose une solution de valorisation des déchets en plastique transformés en carburant. Une 2ème vie possible grâce à une machine « low tech » mobile baptisée, « Chrysalis 40 » qui utilise la technique de la pyrolyse. Ainsi elle produit un diesel certifié pour les applications suivantes : groupes électrogènes, moteurs de bateaux et de véhicules. La machine peut être utilisée par des micro-entreprises de recyclage des plastiques pour développer l’économie locale.
Rendez-vous le 12 décembre à 18h au Palais Brongniart pour la grande soirée Circular Challenge 2019 !
Venez rencontrer et écouter les porteurs de projets finalistes et nos invités, Jean-Paul Agon, Président Directeur Général de L’Oréal, et Serge Papin, ex-Président Directeur Général de Sytème U de 2005 à 2018 qui partageront deux keynotes inspirantes. En présence de Philippe-Loïc Jacob, Président de Citeo, la soirée mettra également à l’honneur un dialogue croisé entre Jean Hornain, Directeur général de Citeo et Marc Giget, Président du Club des Directeurs de l’Innovation, sur l’innovation en partage. La remise des prix sera suivie d’un cocktail & networking.