Simplification du tri en France : on fait le point !
Nos réponses aux questions que vous vous posez sur la simplification du tri en France !
En quoi consiste la simplification du geste de tri ?
La simplification du geste de tri consiste à étendre les règles de tri pour permettre aux habitants de mettre tous les emballages dans le bac de tri et de développer le recyclage des emballages en plastique qui n'étaient pas recyclés jusqu'alors : films, pots, barquettes, tubes, sachets… etc. En effet en France, les règles de tri pour les emballages en plastique étaient limitées aux bouteilles et flacons (en résine PET, celle des eaux minérales, et PEHD, celle des flacons de lessives). Leur recyclage s'est vite organisé et développé en France ; il est aujourd'hui totalement pérenne avec une filière de recyclage efficace en France et en Europe. A fin 2019, 61% des bouteilles et flacons en plastique sont triés et recyclés pour être transformés en nouveaux flacons ou bouteilles, ou en produits textiles par exemple.
Mais le choix d’une filière prioritaire pour le PET et le PEHD a entraîné 2 freins à l'augmentation du recyclage en France, qu'il est nécessaire de lever : premièrement, il n'a pas permis de développer le recyclage des autres emballages en plastique comme les barquettes, les pots ou encore les films. Deuxièmement, il a introduit une exception dans les règles de tri, rendant plus complexe le geste de l'habitant. Ce que l’on appelle la simplification du geste de tri répond à ces deux nécessités : un geste de tri simplifié et une massification des emballages collectés pour faciliter la mise en place de solutions industrielles de recyclage.
Télécharger le rapport d'étape de 2020 de l'extension des consignes de tri
Pourquoi mettre en oeuvre cette simplification ?
Pour augmenter le recyclage de tous les emballages. La simplification du tri active deux principaux leviers pour atteindre cet objectif : d'abord, elle contribue à systématiser le geste de tri des citoyens. Elle aide à lever les doutes, exprimés par 4 Français sur 5 au moment de trier leurs emballages. Les emballages en plastique, tels que le blister, la barquette, le film plastique, le tube de dentifrice, le pot de yaourt, etc... constituent les erreurs de tri les plus fréquentes, même chez les bons trieurs. En simplifiant les règles des emballages en plastique, on permet aux Français de ne plus se poser de question. Et on peut attendre un geste de tri plus systématique car plus assuré : tous les emballages sont à déposer dans le bac de tri quelle que soit leur matière.
Ensuite, la simplification permet de développer le recyclage des emballages en plastique autres que les bouteilles et flacons, dont le recyclage est déjà pérenne. En ouvrant la collecte sélective à ces emballages en plastique, on permet aux entreprises de recyclage de disposer de matière pour expérimenter les process et développer les technologies nécessaires à leur recyclage à grande échelle.
Qui peut trier tous les emballages en France ?
Au 1er janvier 2023, 63,4 millions de Français peuvent trier tous leurs emballages, soit 98% de la population française en métropole.
Que deviennent les emballages en plastique après le geste de tri ?
Ils sont très majoritairement recyclés en France et en Europe. Mais tous ne peuvent pas l’être. Le frein majeur : la recyclabilité. Aujourd’hui, 65% des emballages en plastique sont recyclables comme les bouteilles, les flacons, les films des packs de bouteilles d’eau ou les boites de chocolat en poudre. 15% disposent de filières de recyclage en développement qui doivent donc encore faire leurs preuves ; c’est notamment le cas des barquettes de jambon par exemple. Pour les rendre pérennes, plusieurs axes de travail : les collecter plus (c’est ce que permet de faire la simplification du geste de tri !) pour avoir suffisamment d’emballages à recycler et être économiquement viable, trouver des débouchés à forte valeur ajoutée (pour refaire un emballage avec de la matière recyclée par exemple) et résoudre certaines problématiques de recyclabilité (compatibilité des opercules, colles, encres …). Les 20% restants ne sont pas du tout recyclables. Ils s'agit de certains emballages souples complexes (composés de plusieurs matériaux ou plusieurs résines), par exemple, associent plastique et aluminium, comme les paquets de chips. Comme les ordures ménagères, ils sont aujourd’hui incinérés et valorisés en énergie.
Si certains emballages en plastique ne sont pas encore recyclables, alors pourquoi demander aux habitants de les trier ?
D'abord car cela simplifie le geste de tri de l'habitant et c'est primordial pour qu'il trie plus (quand c'est plus facile, on le fait plus souvent !). C'est bien notre objectif 1er : faire trier plus, installer cette habitude chez tous les Français (même si, dans un 1er temps, cela génère un peu plus de refus de tri).
Ensuite, en triant plus, on obtient plus de quantité d'emballages à envoyer aux recycleurs qui produisent donc plus de matières recyclées (qui entrent ensuite dans les procédés de fabrication d'emballages et d'objets du quotidien). La demande en matière recyclée est forte pour le plastique PET clair (celui des bouteilles d'eau) et le PEHD (celui des flacons de détergents ou d’hygiène), le verre, le métal et le papier-carton. Elle se développe sur les autres résines en plastique comme le PET des barquettes (aux caractéristiques différentes de celui des bouteilles) PET opaque, le PP et le PS (le polystyrène des pots de yaourt), dont les filières de recyclage en France sont en développement (les 15% cités plus haut).
Pour favoriser la R&D, Citeo a initié la création du flux développement. Il consiste à isoler ces emballages dans les centres de tri les mieux équipés (20 à 25 en 2020) qui assurent leur tri. Le flux est composé de 4 grands groupes d’emballages : emballages en PET coloré, emballages en PET opaque, barquettes en PET et emballages en PS. L’objectif est de rassembler, massifier puis surtrier et enfin recycler ces emballages par résine pour favoriser le développement de leur filière de recyclage respective (lire notre article sur la filière de « bottle to bottle » du PET opaque en développement). Les premiers milliers de tonnes recyclées ont été produites en 2019, avec une montée en puissance dans les années à venir. Citeo est un des repreneurs de ce flux développement.
Quant aux 20% des emballages en plastique qui ne sont pas recyclables, ils font l'objet de projets d'écoconception, de suppression ou de substitution. L'objectif de Citeo est qu'à court ou moyen terme, ils deviennent recyclables, réemployables ou qu’ils disparaissent si on peut s’en passer ou les remplacer par un matériau recyclable. Rappelons également que la loi Anti-gaspillage et pour une économie circulaire prévoit que tous les emballages disposent d’une filière de recyclage d’ici 2030.
Pour en savoir plus sur le recyclage des emballages en PS...
Une nouvelle filière de recyclage pour les emballages en polystyrène
Et à lire aussi...
Le flux développement, accélérateur de R&D pour le recyclage des emballages
La simplification du tri permet-elle vraiment de recycler plus ?
Oui. Dans les territoires où le tri est simplifié, on trie en moyenne 3 kg supplémentaires par habitant. Cette hausse concerne les nouveaux emballages en plastique (75 000 tonnes recyclées en 2021) et aussi, par effet d’entraînement, les emballages historiquement triés, papiers-cartons, verre, métal, bouteilles et flacons en plastique. Ces chiffres confirment que simplifier le geste de tri permet d'augmenter sa fréquence.