(Ré) inventer les papiers et cartons du XXIe siècle
Le papier est l’un des matériaux qui inspirent le plus le monde de l’innovation. Matériau renouvelable et recyclable, il séduit par sa capacité à se transformer pour de nouveaux usages, tout en conservant ses atouts environnementaux.
Une pile en papier ? Non vous n’êtes pas dans le futur mais bien en 2021. On doit l’innovation à la start-up BeFC. Concrètement, la pile est composée d’enzymes encapsulés dans des électrodes en papier, capables de convertir le glucose et l’oxygène en électricité sans métal ni plastique, et elle est recyclable. Une alternative plus écologique aux piles traditionnelles et aux batteries miniatures à usage unique, dont près de 15 milliards par an sont jetées et incinérées, faute de capacité de recyclage efficiente.
Le papier nouvelle génération se veut aussi plus résistant et protecteur. Exemple avec la solution de l’entreprise française Papkot qui a développé un coating, un revêtement en fibre de cellulose qui est appliqué par des machines de couchage ou d'impression standards sur le papier. Il lui donne de nouvelles fonctions de protection aux graisses, à l'eau et à l'humidité entre autres, en conservant son caractère recyclable. Cette innovation permet de créer de nouveaux emballages pour les frites surgelées ou les sachets de salade, par exemple.
Cousin du papier, le carton cartonne sous l’effet du boom du e-commerce. Avec parfois des emballages bien plus grands par rapport au produit conditionné. Pour aider les petites et moyennes entreprises à éviter cette aberration environnementale (et économique) Coqli.co a développé une plateforme web pour faciliter l'accès à des emballages en carton ondulé sur mesure (c’est-à-dire bien adaptés au produit à emballer pour éviter le vide), personnalisés et made in France, pour des petites séries. Ainsi, depuis l’outil, l’entreprise peut paramétrer la dimension du carton souhaitée et les éléments à y imprimer (logos, illustrations…). Sa commande est envoyée à un atelier automatisé de fabrication numérique qui va concevoir l’emballage demandé en réduisant au maximum la matière et l’énergie utilisée, ainsi que le temps de production.
Faciliter la collecte des déchets grâce à la high tech
La gestion des déchets est une activité complexe, multi-étapes et multi-acteurs. La clé du succès réside notamment dans le traitement des données pour une organisation optimale.
Unico propose un système d’information (de type ERP, Enterprise Resource Planning) qui permet de gérer et suivre au quotidien l'ensemble des informations et des services opérationnels de collecte. 3 solutions numériques sont proposées : une plateforme en SaaS pour gérer la logistique, des outils embarqués et une application de sensibilisation pour les usagers. 3 atouts pour optimiser ses tournées et la gestion des points de collecte (vidage), et le ciblage d’actions de prévention grâce à une cartographie des points problématiques sur le territoire.
Les points de collecte ont leur secret : on ne sait pas ce qui s’y passe à l’intérieur "au grand dam" des équipes de gestion des déchets. La société espagnole Recircula invente Recysmart, qui grâce à une technologie acoustique (capteurs à ultrason) couplée à un algorithme d’Intelligence Artificielle transforme les points de collecte en objets connectés ! ils sont alors capables de mesurer leur taux de remplissage, de connaître les matériaux d’emballages triés en temps réel, et de récompenser chaque geste de tri.
Nous avons sélectionné ces projets en tenant compte de leur capacité à résoudre des problématiques clés d’économie circulaire pour nos clients, leur potentiel à passer à une échelle industrielle, la solidité de leur modèle économique et des compétences de leur équipe. Après 2 jours intenses de bootcamp et un passage devant le comité final de sélection, 8 d’entre eux intégreront l’accélérateur Circular Challenge Citeo et seront accompagnés sur le long terme par nos experts pour transformer l’essai.
Accélérer les nouveaux usages
Les rayons vrac séduisent de plus en plus de consommateurs.
Pour faciliter leurs achats et le travail des équipes en magasin, la start-up Vracoop a imaginé la borne MaYam. D’un simple scan du contenant (réemployable), elle donne toutes les informations sur le produit utiles aux consommateurs, mais aussi l’état des stocks.
Des contenants réemployables, la société BarePack en propose pour la restauration et la vente à emporter et au domicile. Contre un abonnement de 2€ /mois, les abonnés au service se font livrer leur commande dans des contenants réemployables à redéposer dans n’importe quel point du réseau BarePack.
Faire des déchets des ressources partout dans le monde
De nombreux pays émergents s’engagent dans la transition écologique malgré le manque d’infrastructures notamment. Les solutions viennent de l’innovation.
Aux philippines, la société Plastic Flamingo capte les déchets en plastique avant qu’ils n’arrivent dans les océans, et les transforme en matériaux de construction : des produits écoconçus et peu émetteurs de carbone pour fabriquer du mobilier urbain ou de jardin, des terrasses et des habitations à bas coût. Plastic Flamingo revendique une dimension sociale forte : formation et éducation des travailleurs, parité homme/femme, etc.
Dans ces pays émergents, souvent les « waste pickers » (ramasseurs de déchets) ne peuvent pas prouver leur existence dans la chaîne d’approvisionnement. L’entreprise sociale BanQu a inventé une plateforme qui s’appuie sur la technologie blockchain pour donner de la visibilité aux « waste pickers » et connecter les grandes entreprises à tous les maillons de la chaine : la plateforme est accessible même sans smartphone, elle assure la collecte, la centralisation, le partage et la traçabilité sécurisée des données, et enregistre toutes les transactions entre les différents acteurs (ceux qui collectent et ceux qui recyclent par exemple).
Suivre à la trace les déchets est un défi technologique indispensable à relever pour une économie circulaire mondiale.
La société Plas'tri a conçu un appareil (la scannette !) qui identifie les différents types de plastique en centre de tri. Il utilise la technologie de la spectroscopie, proche de l’infrarouge, et un algorithme d’intelligence artificielle. Cet appareil vient aider l’opérateur manuel dans son travail de tri. En améliorant la qualité des matériaux triés, il garantit de meilleurs débouchés au plastique recyclé.
Voici une autre technologie développée par IDS Group… alimentaire cette fois ! la société propose un marqueur fait de sels minéraux qui est introduit dans une matière (ou un liquide) et qui permet de le suivre de sa conception à sa fin de vie.
Enfin, l’économie circulaire ne serait rien sans la mobilisation des citoyens consommateurs. Ainsi, la sélection Circular Challenge Citeo a repéré le savoir-faire de l’entreprise de l’économie sociale et solidaire Terravox. Diagnostic des usages et pratiques de tri, opérations de sensibilisation, parcours ludo-pédagogiques autour du « zéro déchet », composteurs collectifs… elle propose tout une palette d’outils de mobilisation conçus à partir des sciences comportementales pour faire changer les comportements dans l’intérêt de la planète.