Il me semble plus pertinent de parler de rationalisation. Les plastiques apportent des fonctions difficilement remplaçables en alliant légèreté et protection du produit, comme par exemple les barrières à l’eau ou aux gaz. Celles-ci participent notamment à lutter contre le gaspillage alimentaire, et celui des ressources. Mais tous les produits n’ont pas les mêmes besoins en termes d’emballage et de fonctionnalités. Plus que tout autre matériau, le plastique doit justifier son rôle dans l’emballage pour être accepté, qu’il soit utilisé seul ou combiné à un autre matériau.

Elle passe en premier lieu par la prévention, en participant à l’émergence du réemploi et en poursuivant les efforts de suppression des emballages inutiles : c’est le cas par exemple de nos fruits et légumes qui seront de moins en moins vendus préemballés. Autre levier, la réduction de poids des emballages : la réduction est dans l’ADN de Citeo depuis sa création, avec un tarif incitatif basé sur le poids auquel se sont ajoutés des bonus à l’allègement, à la suppression d’unités d’emballages et à la mise en place de recharges. La recyclabilité de l’emballage est l’autre axe fort. Les emballages en plastique n’ont plus que quelques années pour tous devenir recyclables*.

* La loi AGEC prévoit que tous les emballages en plastique à usage unique disposent d’une filière de recyclage opérationnelle au 1er janvier 2025, et tous les emballages d’ici 2030.

Nous avons significativement progressé ces dernières années en passant de 50 % d’emballages en plastique recyclables à 65 %, grâce à la simplification du geste de tri et à nos travaux de R&D.
Pour aller plus loin, Citeo accompagne la recherche et les travaux industriels pour trouver des solutions. Comme par exemple, des alternatives aux emballages en plastique non recyclables, notamment en fibre de cellulose, tout en veillant à leur pertinence économique et environnementale. Mais la substitution par d’autres matériaux n’est pas toujours la bonne solution. L’analyse de cycle de vie reste notre outil de pilotage. Si un emballage en plastique nous semble une solution adaptée au produit, alors nos travaux vont s’axer sur l’écoconception et le recyclage.
 

Pour tendre vers 100 % d’emballages en plastique recyclables, tous les acteurs de l’emballage doivent s’impliquer, de l’écoconception à la création de nouvelles filières de recyclage. Face à cet enjeu, la simplification du geste de tri joue un rôle majeur car elle permet aux Français de trier tous leurs emballages, dont tous les plastiques, augmentant ainsi les volumes à recycler. Sa généralisation à l’ensemble du territoire est la garantie d’un approvisionnement suffisant en matière pour les opérateurs. En écoconception, nous nous recentrons sur 4 résines pour les emballages rigides (pots et barquettes)** et 2 pour les souples***. Moins de résines employées et plus d’emballages monomatériaux vont permettre de simplifier les phases de tri, faciliter les investissements chez les recycleurs et augmenter in fine la quantité d’emballages recyclée.

** Polyéthylène téréphtalate (PET), polyéthylène (PE), polypropylène (PP), polystyrène (PS).
*** Polyéthylène (PE), polypropylène (PP).

L’un des enjeu clé pour assurer une nouvelle vie aux emballages en plastique via le recyclage est la qualité de la matière recyclée. Le recyclage mécanique est éprouvé économiquement, et demeure intéressant sur le plan environnemental. Mais pour certaines résines, il atteint ses limites en termes de débouchés. Le recyclage chimique est prometteur car il permet d’élargir la gamme des emballages recyclables et d’obtenir une résine recyclée ayant les mêmes qualités que la résine vierge, apte au contact alimentaire.
En parallèle des projets de recyclage mécanique, Citeo étudie les procédés de recyclage chimique attentivement pour être en mesure d’accompagner les acteurs dans leur industrialisation. Certains points restent à éclaircir, comme ceux des rendements et de l’impact environnemental de ces procédés, encore en phase d’expérimentation. L’augmentation des volumes de matière et l’amélioration de la recyclabilité amènent les acteurs de la chaîne de valeur à investir dans la construction de nouvelles filières de recyclage.
Ainsi, Citeo accompagne la mise en oeuvre des filières dédiées aux pots et barquettes en PET ou en PS. Et elle teste le potentiel de tri et de recyclage des souples PP, dont la filière permettrait de recycler beaucoup plus d’emballages souples qu’aujourd’hui. Chacune de ces filières représente un investissement important, tant en termes financier que logistique, et demande un approvisionnement continu en matière pour exister. C’est pourquoi Citeo est devenu un des acteurs de la reprise de la matière, via le « flux développement », qui permet de massifier et surtrier les emballages en PS et en PET (PET opaque, coloré et barquettes) pour permettre leur recyclage et alimenter la R&D sur ces filières.