Réinventer et accélérer le réemploi des emballages
Nouveau mode de production, de distribution et de consommation, le réemploi accélère son développement. Loin de la consigne d’hier, le réemploi d’aujourd’hui se construit avec une multitude d’acteurs autour de problématiques industrielles, techniques et comportementales pour limiter au maximum l’impact environnemental de notre consommation et des emballages. A l’heure où les premiers objectifs d’emballages réemployés fixés par la loi entrent en vigueur, voici un tour d’horizon des enjeux et des solutions éprouvées et en cours.
Le réemploi d’aujourd’hui, c’est quoi ?
Il est toujours bon de commencer par une définition ! Le réemploi est un système dans lequel les emballages ont été conçus et mis sur le marché pour pouvoir être utilisés plusieurs fois et pour un usage identique à celui pour lequel ils ont été conçus. Ainsi, du préemballé au vrac en passant par la recharge, il existe plusieurs formes de réemploi :
- Celui qui est géré par les entreprises qui commercialisent le produit : elles peuvent opter pour un emballage (d’un produit déjà emballé ou associé à un système de vrac) que le consommateur devra rapporter après consommation du produit, avec ou sans système de consigne*. Dans ces deux cas, c’est l’entreprise qui se charge de récupérer l’emballage, de le re-remplir dans le cas 1 (préemballé) ou de le remettre à disposition du consommateur dans le cas 2 (vrac).
- Celui qui est géré par les citoyens consommateurs : cela peut être avec un emballage (dit « emballage parent ») qu’il recharge lui-même chez lui ou en magasin, ou avec un emballage personnel qu’il utilise pour les produits achetés en vrac.
* Le principe de la consigne est de faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt d'un contenant réemployable. Lorsqu'il rend son contenant vide, le consommateur récupère cette somme.
[Infographie] 4 façons de réutiliser un emballage
Préemballé, recharge et vrac, ces usages et modes de commercialisation entrent dans la définition du réemploi qui challenge fortement aujourd’hui tous les acteurs économiques et industriels. Et pour cause ! La loi fixe des objectifs ambitieux :
- 5% d’emballages réemployés dès 2023, 10% dès 2027*.
- Depuis le 1er janvier 2023, la fin des emballages, couverts, assiettes… à usage unique pour tous les repas consommés “sur place” dans la restauration rapide, la restauration collective d’entreprises, les cantines scolaires ou encore les cafétérias des musées accueillant au moins vingt personnes.
- 20% de réduction des emballages en plastique à usage unique d'ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue via le réemploi ; 100% d’ici 2040.
* Les objectifs peuvent être atteints grâce au réemploi d’emballages ménagers et d'emballages industriels et commerciaux. Ainsi, le réemploi des palettes, des caisses de regroupement, etc. est comptabilisé.
Les citoyens-consommateurs ont des attentes :
- 24% citent spontanément la réutilisation comme levier pour mieux consommer (Etude Shopper Actions Plus x Citeo 2020)
- 40% estiment que l’offre de biens et de services pour mieux consommer est insuffisante (Observatoire de la consommation responsable L’ObSoCo x Citeo 2021).
Alors comment réussir à réemployer les emballages partout en France et pour un grand nombre de produits ? La question se pose à 3 niveaux :
- Trouver les bonnes solutions techniques : contenants adaptés, lavage, transport…
- Inventer des modèles environnementaux et économiques pérennes via la mutualisation des moyens entre les industriels notamment.
- Embarquer les consommateurs qui vont devoir se familiariser avec de nouveaux usages, comme rapporter les emballages sur les points de vente ou acheter des recharges.
Actuellement, Citeo mène des études pluridisciplinaires pour comprendre les perceptions, les attentes et les comportements des citoyens consommateurs face aux nouveaux usages de réemploi, recharge et vrac.
Quels sont les prérequis pour réussir le réemploi ? Savons-nous s’il est vraiment plus positif que l’usage unique pour l’environnement ? Est-il développé dans d’autres pays ? Quelles sont les expérimentations en cours ?
Citeo vous éclaire
Focus sur le réemploi en mode préemballé
Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur les conditions de succès de ce dispositif où l’emballage que le consommateur doit restituer après consommation du produit est récupéré par l’industriel, lavé, rerempli et remis en vente pour un nouveau produit.
Voici les conditions de réussite pour qu’un tel dispositif soit performant :
- Assurer un nombre de rotations des emballages le plus élevé possible (taux de retour, limite de casse).
- Développer les emballages standardisés notamment pour réduire les distances parcourues par les emballages, d’une étape à l’autre de la boucle de réemploi*.
- Optimiser les emballages secondaires, idéalement en choisissant des options réemployées.
- Optimiser les flux logistiques : distances réduites entre les sites de conditionnement et les lieux de vente/récupération et lavage, regroupement des emballages, idéalement reverse logistique.
- Optimiser l’empreinte eau : lavage très performant, en évitant le prélavage par le consommateur et le rinçage par l’industriel pré-conditionnement.
- Optimiser la masse des emballages réemployables, sans pour autant risquer de dégrader le nombre de cycles sur sa durée de vie (ex : casse conditionneur/ lavage).
* Citeo dévoile les premiers prototypes en verre d’emballages standards pour le réemploi.
On vous raconte l’histoire en vidéo !
Et pour aller plus loin...
Vers des emballages standards pour répondre aux défis du réemploi
Deux guides pour se lancer !
Citeo met à disposition deux guides pratiques : l’un réservé à ses clients pour mieux comprendre les enjeux et se lancer dans le réemploi en définissant un projet d’expérimentation ou d’étude, etc. qui pourra être financé par Citeo (à télécharger sur l'espace client) et l’autre dédié au lavage des emballages alimentaires réemployables en verre en accès libre.
Ils se lancent, lancez-vous aussi !
Entreprises, start-up, acteurs industriels ou associatifs... Ils sont de plus en plus nombreux à initier, tester ou développer des projets de réemploi. Elisabeth Lazuttes de Danone, Sandrine Mercier pour le GALEC / groupement d'achats du groupe E.LECLERC, et Benoît Bellavoine du Fourgon, nous racontent en vidéo leur projet et premiers retours d'expérience.
50 millions d’euros par an, soit 400 millions sur les agréments 2023 et 2024-2029 !
C’est le montant que Citeo et sa filiale Adelphe vont dédier au développement du réemploi. C’est 5% des écocontributions que leur confient leurs clients, conformément à la loi AGEC.
Vous avez un projet ? Besoin de financement et d'accompagnement pour le mettre en place ?
Découvrez les conditions d'éligibilité !
Et le vrac alors ? Notre FAQ vous en dit plus sur ses enjeux.
[FAQ] Vente en vrac : que sait-on sur cette tendance de la consommation responsable ?
Que fait Citeo pour développer le réemploi ?
- Diffuser de la connaissance auprès de ses clients et partenaires : mise à disposition de définitions pratiques, de savoirs, de réflexions, de recherches d’alternatives.
- Accompagner ses clients dans la mise en place opérationnelle de solutions de réemploi : Soutien technique, formation, financement du développement, pilotage de la performance, d’analyse de données. L’idée est d’impulser le changement et de mesurer des résultats.
- Contribuer à coconstruire des filières dédiées au réemploi à l'échelle nationale.