Petits emballages en métal : mieux les capter, mieux les recycler
centres de tri équipés en 2023 pour capter les petits emballages en métal (9 seulement en 2015)
millions d’habitants concernés
Trop petits, trop légers, les bouchons-capsules des bouteilles, dosettes de café et thé, opercules et couvercles, emballages de fromage frais (et bien d’autres encore) en acier et en aluminium étaient jusqu’en 2014 privés de seconde vie. Cette année-là, le CELAA*, l'AMF, le Fonds de dotation pour le recyclage des petits aluminiums créé par Nespresso (devenu depuis l’Alliance pour le Recyclage des Capsules en Aluminium), Citeo et Adelphe lancent le Projet Métal. L’ambition ? Financer la mise en place d’une filière de recyclage dédiée aux emballages légers en aluminium et en acier. Le projet s’appuie sur la simplification du geste de tri désormais quasiment achevée, et la modernisation des centres de tri qui l’accompagne. Cette modernisation passe par l’installation d’équipements capables de capter les petits emballages en métal. Pour l’aluminium, le projet va plus loin en développant une technologie qui permet de les recycler, la pyrolyse.
* Club de l’emballage léger en aluminium et en acier
Les étapes du tri des petits alus et aciers
Dans les process de tri industriel, tous les emballages mesurant moins de 30 à 60 millimètres sont orientés dans la catégorie des refus pour protéger les agents des éléments qui seraient coupants ou tranchants. Il s’agit ensuite d’extraire de ces refus les petits aluminiums et les petits aciers. Comment ? dans les centres de tri équipés pour le Projet Métal, ces refus de tri passent au niveau d’un overband (un gros aimant) qui capte les petits aciers, et ensuite d'une machine à « courants de Foucault », pour récupérer les petits aluminiums. Cette machine génère un champ magnétique permettant de séparer l’aluminium qui est un métal non magnétique, des autres déchets. Et ça marche ! On capte en moyenne 10% d’acier supplémentaire et 50% d’aluminium dans les centres de tri équipés.
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Une seconde vie pour les petits alus grâce à la pyrolyse
Si les petits aciers ainsi captés rejoignent la filière classique de recyclage de l’acier, ce n’est pas le cas pour les petits aluminiums : ils sont tellement légers que s’ils étaient envoyés directement en fonderie, ils se consumeraient entièrement. Ils sont donc envoyés dans usines de pyrolyse en Allemagne : elles les chauffent à 500°C dans un environnement pauvre en oxygène pour produire des fragments d’aluminium (photo ci-contre), nettoyés de leurs vernis, laques et autres éléments en plastique notamment.
C’est seulement après cette étape qu’ils peuvent réintégrer le recyclage en fonderie traditionnelle. Grâce aux équipement dans les centres de tri et à la pyrolyse, 6 800 tonnes de petits emballages en aluminium ont été recyclées en 2023, soit une augmentation de 30 % en un an. Développer le recyclage de ces emballages, aluminium comme acier, est indispensable pour préserver les ressources : chaque tonne d’aluminium recyclée permet d’économiser 95% de l’énergie nécessaire à la fabrication de l’aluminium, et chaque tonne d’acier recyclée, jusqu’à 70% de l’énergie nécessaire à la production d’acier.
Une nouvelle charte et de nouvelles ambitions
Pour aller plus loin, les partenaires du Projet Métal ont renouvelé leurs engagements en signant une nouvelle charte 2024-2029, avec les ambitions suivantes :
- 90% des habitants concernés par le tri des petits emballages métalliques d'ici 2029,
- Pour y arriver, la poursuite de l'équipement des centres de tri (un peu moins de 50% du parc français reste à équiper),
- Le développement des capacités de recyclage des petits alus en France.